Des casiers sécurisés, la clé du succès

Photo: Chantal Poirier
Un article de Sylvie Lemieux, publié dans Le journal de Montréal le 21 avril 2021

Une entreprise offre des solutions de ramassage simplifiant la logistique de livraison pour le commerce local

Locketgo ne pouvait mieux tomber avec le lancement de ses casiers intelligents. Alors que les ventes en ligne progressent, les commerçants sont à la recherche de solutions de ramassage efficaces et sécuritaires.

Depuis des mois, l’entreprise déploie un réseau de casiers connectés à travers l’agglomération de Montréal, où les boutiques peuvent livrer les commandes de leurs clients.

Elles n’ont plus qu’à communiquer les informations nécessaires (dont le numéro du casier et le code à usage unique) pour que ceux-ci puissent ramasser le colis à l’heure qui leur convient. Ils évitent ainsi de faire la file et récupèrent leurs achats plus rapidement.

« La livraison tardive cause de nombreux irritants pour les consommateurs et freine l’achat local. Avec nos casiers, on simplifie la logistique de livraison, ce qui permet aux commerçants d’améliorer leur offre de service », explique la PDG Gabrielle La Rue, qui a fondé Locketgo en 2016.

Un concept qui, en plus de réduire leur empreinte écologique, permet aux commerçants de renforcer leurs liens avec la population du quartier, souligne l’entrepreneure.

Une réponse favorable

Jusqu’à maintenant, des casiers ont été installés dans le grand Montréal sur la Promenade Wellington à Verdun, au Centre Eaton Montréal au centre-ville, à la place Boyer dans le quartier La Petite-Patrie ainsi qu’au Centropolis à Laval.

« La réponse des commerçants a été très bonne, souligne Mme La Rue. Des boutiques, mais aussi des magasins de proximité comme les pharmacies les utilisent. On constate un appétit grandissant pour notre produit. »

De nouveaux segments de marché s’ouvrent également pour la jeune entreprise.

« Il y a des besoins criants dans les tours résidentielles où la réception des colis est un enjeu pour les gestionnaires immobiliers. Les livreurs n’ont qu’à déposer le paquet dans un casier et notre système notifie l’occupant à qui il est destiné », explique Gabrielle La Rue.

Les casiers viennent en différentes tailles modulables, et leur look peut être modifié en fonction des goûts et besoins des clients.

« On peut imprimer des photos sur le revêtement extérieur et offrir différents finis. Nos casiers se fondent ainsi dans le décor. »

Les salles de spectacle sont dans la mire de Locketgo qui reçoit aussi de plus en plus de demandes du côté des employeurs qui souhaitent offrir cette solution à leurs travailleurs.

« L’avenir n’a jamais été aussi prometteur pour Locketgo, affirme Gabrielle La Rue. On s’attaque à un marché encore plus gros. Je suis contente qu’on se soit battu pour passer à travers cette crise. »

Un pivot réussi

En effet, comme pour bien des entreprises, la dernière année a été éprouvante pour l’entrepreneure. Quand la pandémie est arrivée, Locketgo, qui se spécialisait à ses débuts dans la location de casiers connectés dans les grands événements comme Osheaga et la Startupfest, a vu son marché s’effondrer en quelques heures.

Gabrielle La Rue et son équipe (enfin, le peu qui en restait) se sont retroussé les manches pour effectuer un pivot et développer de nouveaux marchés.

« Dès la première vague, lors de la fermeture des commerces, on a compris qu’on pouvait apporter une solution pour favoriser l’achat local », explique-t-elle.

Pour y arriver, il fallait d’abord procéder à un développement technologique pour adapter les casiers intelligents. Après un projet pilote concluant avec Ivanhoé Cambridge au Centre Eaton, la phase de commercialisation s’est amorcée.

« On a doublé nos effectifs au sein de l’équipe technologique. On veut aussi renforcer notre force de vente, on devrait embaucher trois ou quatre personnes au cours des prochaines semaines », précise Gabrielle La Rue. Locketgo emploie actuellement une quinzaine de personnes.

Dans ce virage, Locketgo a bénéficié d’un appui d’Anges Québec qui était déjà un de ses investisseurs. Elle a aussi intégré l’incubateur ACET Banque Nationale, à Sherbrooke.

« En plus du soutien financier, on profite également de leur réseau de contacts dans le commerce de détail. Cela a changé la donne pour nous », explique Mme La Rue

L’année 2020 a été à la fois difficile et riche en apprentissages pour Gabrielle La Rue. Modifier son modèle d’affaires est une opération complexe après tout.

« J’ai su bien m’entourer, ça a été la clé du succès, affirme-t-elle. J’ai aussi compris que j’avais une force pour motiver les troupes. Il n’y a aucun défi que l’équipe a refusé de relever. Tous avaient confiance qu’on allait y arriver et ils n’ont pas lâché. Cela nous a soudés ! »

 

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