Les deux entreprises lavalloises innovantes Anatis Bioprotection et Drone Des Champs collaborent ensemble afin de trouver des solutions plus efficaces et moins couteuses pour protéger les champs de maïs contre les ravageurs potentiels.
La compagnie Anatis Bioprotection, opérant dans la production, la vente et la distribution des solutions écologiques pour contrôler les insectes et les acariens ravageurs de cultures, et l’entreprise Drone Des Champs, spécialiste de la technologie au service des acteurs de l’environnement et des agriculteurs, lance de nouveaux essais d’application de trichogrammes dans les champs de maïs. En tant que parasitoïdes, les trichogrammes représentent une solution biologique pour les agriculteurs.
Laval Innov a eu l’occasion d’assister à l’un de ces essais qui a eu lieu à la ferme Agri-Fusion, au mois d’août de cette année, où un drone gros porteur, équipé d’une charge utile dédiée à l’épandage de capsule sur une superficie de cinq hectares de maïs.
Par ces nouveaux tests « nous voulons pousser ces méthodes pour faciliter la vie des agriculteurs qui utilisent les trichogrammes. Pour l’instant, la façon d’installer les trichogrammes est par carte, ce qui demande beaucoup de personnes puisqu’ils doivent marcher le long du champ. Avec les drones, ils gagneraient beaucoup de temps pour mettre la même quantité de capsules dans leurs champs », fait savoir Mylène St-Onge, directrice scientifique chez Anatis Bioprotection.
D’autant plus que les cartes d’œufs sentinelles doivent être changées deux fois par semaine afin que les ravageurs ne mangent pas les bons insectes.
Chargement d'environ 700 capsules qui seront relâchées à une intervalle programmée à 10 mètres entre chaque deux capsules.
Placer les cartes manuellement prend environ 30 minutes pour un hectare de champs de maïs alors que le drone prend seulement une minute pour couvrir la même superficie, devenant du coup une meilleure solution pour les grands champs de plusieurs dizaines d’hectares.
Efficacité des drones
Selon l’équipe de Drone Des Champs, une seule batterie est suffisante pour couvrir 20 hectares. Cette technique est beaucoup plus économique que si on engage par exemple cinq personnes qui feront le même travail en cinq heures. « Le drone peut faire 100 hectares par jour avec un seul équipement de batteries », confirme Nicolas Deschamps, Président et fondateur de Drone Des Champs. Ces drones consomment peu d’énergie et ils sont capables de transporter beaucoup de capsules à la fois. Durant cet essai, le drone a relâché plus de 700 capsules (une capsule à toutes les 10 mètres) en moins de 10 minutes.
Ces résultats impressionnants ne sont pas le fruit du hasard. L’entreprise fait beaucoup d’efforts en recherche et développement afin de faire bénéficier les agriculteurs de ces nouvelles technologies très innovantes. En 2019, la compagnie a mené de nombreux projets pilotes dans le but de capter des données essentielles au développement d’algorithmes afin d’aider les agriculteurs à mieux connaître leurs champs.
Des solutions biologiques exclusives pour des cultures bios?
Selon Mme Mylène, il y a beaucoup d’agriculteurs conscient des enjeux environnementaux et du danger des pesticides donc ils préfèrent utiliser les trichogrammes même si leurs cultures ne sont pas biologiques. Anatis Bioprotection propose aux agriculteurs plus de 30 produits biologiques pour combattre les ravageurs et maladies. Ses recherches et développement lui ont valu plusieurs prix et distinctions au Québec et en Amérique du Nord.
Anatis Bioprotection et Drone DesChamps comptent pousser encore plus leurs recherches et donner de leur mieux pour protéger l’environnement, aider les agriculteurs et identifier des solutions au problème criant de manque de main-d’œuvre.
« Cette collaboration démontre bien tout le potentiel et l’impact que des entreprises peuvent générer à travailler ensemble », dit François Bilodeau, dg de Laval Innov. « C’est un des mandats de notre organisation : générer des opportunités de maillage afin de permettre d’identifier des solutions novatrices aux problèmes d’aujourd’hui. Nous invitons les entreprises à nous contacter afin de les aider à organiser ce type de collaboration ».